Il est parfois bienvenu, ou même judicieux, de prendre du temps uniquement pour soi. Cela permet de se reconnecter à soi, de faire le point, de chercher la réponse à certaines questions. J’ai décidé de vous présenter mon expérience personnelle de retraite spirituelle afin d’aborder ce sujet.

Je nomme cette expérience « retraite spirituelle« , mais bien entendu c’est une forme parmi tant d’autres. Certains conçoivent les retraites comme 10 jours de silence dans un lieu particulier. Ma propre expérience étant loin de cela, je laisse à chacun le soin de pondérer le cadre pour surtout se pencher sur les ressentis.
Ce printemps, avant la pandémie, j’ai voulu prendre un temps pour moi. Pour cela, j’ai décidé de partir du vendredi soir au dimanche après-midi dans un monastère en Valais. Je ne suis pas pratiquante, mes croyances ne rentrent pas forcément dans le cadre chrétien. Je ressens toutefois une ambiance bienveillante et prêtant à l’introspection dans les lieux religieux. Différents éléments pratiques ont également influencé le choix de ce lieu. Je n’étais pas obligée de participer aux offices, cela correspondait donc parfaitement à ma recherche.
Le logement se faisait dans un bâtiment indépendant, nous n’étions que deux, et les repas n’étaient pas pris en commun. J’ai donc réellement pu mettre en œuvre le temps de réflexion que je cherchais. J’ai également fait le choix de couper mon téléphone afin de ne pas me « réfugier » dans la technologie plutôt que d’affronter mes réflexions.
Les premières heures étaient surtout peuplées des pensées du quotidien, les pensées parasites liées à la semaine de travail, aux différentes tâches qui m’attendraient à la fin du week-end. Après un moment, ces pensées se sont calmées.
J’avais des craintes que cela ne se passent pas comme cela, que les pensées parasites restent très présentes, j’avais donc emporté un livre avec moi par précaution. Au final, j’ai surtout lu lorsque je voulais faire une pause dans mes introspections.
Une fois les pensées parasites calmées, ce sont des réflexions plus profondes, sur mes choix de vie, sur certaines expériences vécues, sur ce que je veux construire dans le futur qui me sont venues.
Certaines choses me parvenaient soudain très clairement, des éléments un peu enfouis sont ressortis spontanément. Il n’y avait donc pas que des pensées agréables, mais les choses semblaient se régler ou se clarifier naturellement.
J’ai également pu profiter de dessiner, chose que je ne fais que très rarement autrement. Dessiner est également une bonne façon de se vider la tête et de laisser vagabonder ses idées. Au final, ce vagabondage amène les réflexions à se construire d’elles-mêmes. Les lieux, avec sa véranda, et son jardin, était propice à servir le but de mon week-end.
Le moment de repartir est arrivé très rapidement. Le retour au monde extérieur a été particulièrement rude, d’autant plus que j’avais un long trajet en train à faire. En discutant après coup avec un chaman, il m’a suggéré la prochaine fois « d’envoyer mon âme en éclaireur ». De projeter le chemin à faire, et de me visualiser déjà chez moi au moment de mon départ afin de rendre le trajet moins pénible.
Je garde un bilan très positif de cette expérience. Il existe une multitude de façon de faire, certaines retraites sont organisées en groupes, d’autres peuvent être improvisées comme je l’ai fait. La durée, le lieu, le but, le contenu, les limites sont malléables afin de correspondre à chacun.
Je renouvellerais avec plaisir l’expérience. Cependant, cette fois je choisirais sûrement une durée supérieure afin de profiter encore plus des bienfaits entre le moment « décompression du quotidien » et le retour à ce dernier. Je saurais également mieux me préparer au retour au monde extérieur à la fin du processus.
J’espère que ces quelques bribes de mon expérience vous auront donné envie de tenter l’expérience d’une retraite spirituelle. Je ne peux que vous souhaiter de pouvoir prendre un moment pour vous retrouver.